A
priori,
certains diront ou penseront: "Ces pays ont-ils besoin de ça en
priorité?" Alain Ganuchaud avoue avoir eu cette pensée. Mais, ce
serait trop simple: "Tous ont droit à la connaissance donc d'avoir
accès à
la
technologie" déclare-t-il.
Quant à son président Ebenezer Dooh, il explique : "Ces pays
n'ont pas comme dans l'imaginaire collectif que des besoins primaires.
Chaque citoyen a soif de connaissance, et celles-ci peuvent
être acquises par l'outil informatique et par internet. La technologie
prenant plusieurs formes". Les
jeunes aujourd'hui possèdent leur propre portable et la demande ne
fait qu'augmenter. Les enfants ont accès aux consoles de jeux.
Pour
Lahcene Mahidi : "Internet est une immense bibliothèque et un
moyen d'apporter des solutions immédiates à des problèmes parfois basiques".
Il faut imaginer un inter- naute qui serait agriculteur et qui grâce
à cet outil aurait accès à un savoir-faire dans ce domaine, qui
pourra se transformer en une réalité sur le terrain.
L'action
de "Vive le monde" touche avant tout le domaine scolaire de
ces pays, donnant ainsi aux jeunes des moyens plus fiables pour réussir
dans leurs études.
Un
exemple avec le Cameroun et le lycée bilingue d'Édea qui goûte aujourd'hui aux bénéfices d'une telle action (du matériel a été envoyé
par
l'association).
Mais les représentants de l'association sont aussi prêts à se
tourner vers le public moirannais, ceci de manière bénévole. Alain
Ganuchaud est disposé à apporter ses connaissances, son savoir en
matière d'informatique. "Une fois toutes les deux semaines"
ils sont disposés à réaliser des actions en collaboration avec
d'autres associations.
Mais
qui dit informatique dit recherche du matériel. Ils lancent donc un
message à toute entreprise. "Ne jetez pas votre matériel déclassé
au obsolète, nous sommes preneurs, avec toutes les garanties de confiance".
Il
y a aussi la recherche de bénévoles prêts à s'investir: "C'est
d'ailleurs le plus dur à trouver" déclare Alain.
Aujourd'hui
c'est en direction du Togo, autre pays d'Afrique, qu'on va mener une
action. L'association aimerait également pouvoir contacter des
organisations non gouvernementales pour une collaboration étroite,
une manière aussi de profiter d'une logistique déjà plus pointue.
Quelle
serait leur plus grande satisfaction ? Pour Alain Ganuchaud : "Qu'un
jour un de ceux qui ont eu
accès
à l'aide de cette technologie me téléphone et m'annonce que cela s'est
développé et que d'autres y ont accès", Pour
Lahcene Mahidi : "Que les projets aboutissent et réussissent
sur place".
Enfin,
ils soulignent qu'être informaticien n'est pas une condition pour rejoindre leur association :
"Nous avons besoin de têtes,
certes, mais aussi de bras qui vont avec. Tout le monde est le bienvenu ".
A.M. .
L'Est Républicain – 17 juin 2001
L'association "Vive le Monde" se met en place
Un groupe de personnes ayant pour objectif d'aider les jeunes
des pays en voie de développement à accéder aux technologies de l'information
vient de créer l'association "Vive le Monde". L'idée maîtresse
étant de permettre aux jeunes des pays défavorisés, notamment du Cameroun,
d'accéder à internet pour qu'ils puissent observer, apprendre, échanger,
s'exprimer..., bref communiquer avec le reste de la planète.
Concrètement, les bénévoles de cette association
récupèrent des micro-ordinateurs déclassés auprès des entreprises et
passent le plus clair de leurs loisirs à les reconditionner aux fins de les
expédier à destination d'établissements scolaires.
"On s'est aperçu", disent-ils, "que beaucoup
de matériels jetés alors qu'ils pourraient encore servir. Nous sommes
demandeurs de ce genre de rebus ainsi que des pièces en tous genres: câbles
réseaux, écrans, souris, claviers, écrans, modems, etc...".
Collèges et lycées
Les membres de l'association disposent d'un local mis à
disposition par la paroisse Sainte-Thérèse de Villers-lès-Nancy où ils
entreposent et conditionnent le produit de leurs collectes.
D'ores et déjà, ils ont acquis un petit stock de matériels
divers qui leur a permis de faire un premier envoi de huit ordinateurs
opérationnels à destination d'un lycée de Douala.
L'Est Républicain – 13 mai 2000
"Vive le monde": pour un égal accès aux
technologies de l'information
Créée en février, l'association "Vive le monde"
s'est donné pour but d'aider les jeunes des pays en voie de développement à
accéder aux technologies de l'information. Cela doit passer par la mise à
disposition de micro-ordinateurs collectés auprès d'entreprises qui n'en ont
plus l'usage et par la fourniture d'accès à Internet. Ebénézer Dooh et
Thierry Pertuy, principaux responsables de l'association, évoquent ses projets.
E.R.: Quels sont les moyens actuels de l'association?
E.D. et T.P.: Nous sommes une dizaine de personnes pour le
moment dont plusieurs d'origine camerounaise. A l'heure actuelle, nous disposons
d'un local situé à Villers près de l'église Sainte-Thérèse.
E.R.: Donnez nous des détails sur les objectifs que vous
poursuivez
L'objectif est de donner accès aux technologies de
l'information. Cela comprend l'information, la connaissance. C'est aussi pouvoir
s'exprimer. L'informatique n'est pas un but en soi, c'est plutôt un outil. Dans
les pays que nous visons, les gens savent que cela existe, mais cela ne leur est
pas accessible. Nous souhaitons nous orienter vers les collèges et les lycées.
Un suivi sera possible grâce à un site web. Il va être créé et permettra
aussi de mettre en relation ceux qui ont des besoins et ceux qui veulent les
aider. A terme, il y a une idée de démocratie et de liberté d'expression.
E.R.: Quelles sont vos motivations personnelles?
C'est la rencontre de plusieurs choses: le refus d'un monde
à deux vitesses, d'une société de consommation où les nantis gâchent les
ressources de la planète. Nous sommes tous deux informaticiens. Un jour, 50
micro-ordinateurs ont été jetés dans notre entreprise. Cela interpelle. Il
fallait faire quelque chose.
E.R.: Ce n'est pas forcément facile. Quels problèmes
rencontrez vous?
Ce sont de petits obstacles à franchir. Il faut d'abord
établir des contacts sur place. Le matériel récupéré doit aussi être
reconditionné. Cela prend du temps. Nous avons trois besoins: de suventions, de
micro-ordinateurs et de membres pour soutenir notre action.
E.R.: Quelles seront vos prochaines actions?
Notre première destination sera le Cameroun. Une centaine de
micros devraient y être envoyés prochainement, par bateau. L'opération
devrait coûter 75.000F. Ce sera un premier pas. Nous sommes bien au courant de
la situation sur place et nous avons une bonne impression de l'accueil que nous
pourrons avoir là-bas.
E.R.: Si le matériel est donné, l'abonnement téléphonique
ne sera pas gratuit, lui?
Pour les accès à Internet, il faudra voir avec les
autorités ou les fournisseurs d'accès.Cela pourrait être gratuit. Nous ne
voulons pas rajouter une charge.
E.R.: Et plus tard?
On peut imaginer que l'association va prendre une dimension
importante. Il ne faut pas se laisser déborder. On aurait pu faire de la
publicité sur le web, mais c'était risquer de tout recevoir d'un coup. Nous
voulons grossir, mais pas trop vite.